La Planta en (petit) Central Park

J’ai écrit cet article en 2013 ⤵️. J’y défendais l’idée d’un petit Central Park à Sion. Dix ans plus tard, le Conseil général de Sion vote un crédit d’engagement pour le réaménagement d’une place de la Planta plus végétalisée, et plus conviviale.

Cet été, un article du journal vaudois 24 Heures a parlé de Sion. Plutôt en bien d’ailleurs, en y évoquant notamment son rôle de capitale et son ambiance à l’italienne. L’article mentionne également une faiblesse de Sion, à savoir le manque d’espaces verts en ville.

Sans remettre en question la qualité des parcs et jardins de la ville, force est de constater que Sion, se caractérise plutôt par sa minéralité – pensez à l’espace des Remparts – que par ses grands parcs publics verts comme on peut les retrouver dans les villes américaines. S’agit-il d’une volonté urbanistique de rendre Sion plus « ville » face à son environnement naturel ? Ou de l’idée que la nature est si proche de la ville…en prenant la voiture ? Ce qui est certain, c’est que la population sédunoise, de plus en plus nombreux en ville, est demandeuse d’espaces verts, car n’habitant pas dans une villa avec pelouse. De plus, la construction d’immeuble en lieu et place des anciennes maisons, empiète sur les espaces verts privés diminuant encore la sensation de nature en ville. Mais afin d’avoir une idée plus précise de la situation, tentons de lister les espaces verts en centre-ville (nord du Rhône). Cette limitation ne sous-entend pas que les autres quartiers de la ville sont à délaisser, bien au contraire, mais répond aux contraintes de l’exercice.

  • Parc de la Planta : espace pour les enfants et quelques pelouses. Rendez-vous privilégié des jeunes le vendredi soir.
  • Parc au sud de la BCVs : espace public partagé entre un parc avec jeux pour les enfants (entouré d’un grillage) et un petit espace vert.
  • Parc de la Cathédrale : bel espace ombragé. Mon préféré.
  • Colline de Valère : bel espace, mais pas si simple à rejoindre avec des enfants en bas âge.
  • Par à la rue des Tonneliers, petit coin d’herbe le long d’un mur.
  • Deux petits parcs arborisés sans gazon : proche de la Matze, ou à la rue des Condémines/avenue de la gare.
  • J’en oublie certainement…

Ce panorama permet deux observations. Premièrement, les parcs verts sont de taille modeste. Deuxièmement, le gazon est souvent remplacé par des sols minéraux. Ou alors, quand le gazon est présent, on y rencontre parfois de petites barrières y « interdisant » l’accès comme c’est le cas aux abords du conservatoire. Ces deux remarques mettent en lumière la dimension décorative des parcs et jardins à Sion, dimension qui ne tient pas forcément compte de l’aspect détente (jeux, pique-nique,…) que peuvent remplir ces espaces publics. Autrement dit, on a beaucoup cherché à mettre en valeur les abords des routes (le travail à l’entrée Est de la ville est magnifique). On a par contre relativement peu développé des espaces verts à fréquenter plus longuement qu’un passage en voiture.

Plus généralement, les parcs publics en ville renvoient à l’utilisation de l’espace public. Un parc s’inscrit dans un usage non marchand de l’espace public par opposition à un usage marchand comme le sont les terrasses des bistrots ou les places réservées aux voitures. Un équilibre est à trouver et il m’apparaît personnellement que les espaces publics « libres », en particulier les espaces verts, ne sont pas suffisamment présents en centre-ville. Pour y répondre, voilà deux idées. La première est d’étendre le parc au sud de la banque cantonale en repensant la cohabitation entre le parc pour les enfants, les espaces verts et les voitures, afin de lui offrir une nouvelle dynamique. La seconde, plus ambitieuse, est de transformer tout ou en partie la place de la Planta[1] en espace vert afin de la rendre plus vivante et dépasser sa fonction actuelle « d’espace de circulation »[2]. Un petit Central Park à Sion, ça vous fait rêver ?

Florian Chappot


[1] « Étymologiquement, le mot Planta (Plantaz, Planteau) signifie lieu planté en patois valaisan » in De Roten, N. (1999) L’aménagement des espaces publics : l’exemple de la place de la Planta à Sion, Université de Lausanne, Faculté des Lettres, Institut de Géographie. Consultable sous : http://doc.rero.ch/record/29195/files/BCV_PB_11365.pdf

[2] Ibidem, pp. 56-57

Illustration du projet du bureau d’architecture xy-ar.ch

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